Si nous arrivons si tard sur le site, c'est qu'on a pris le temps de s'envoyer une paire de vodka schweppes agrumes avant. Et donc tant pis pour le garage sale de JC Satan. Mais tout ça pour dénoncer le vrai scandale de ce festival. Sa bière. Cette Kronenbourg à 5.50 balles la "pinte" de 40cl est une putain d'escroquerie. Vous en boirez trois seaux que vous ne sentirez toujours pas l'alcool vous chauffer le cerveau. Elle est coupée à l'eau de source, non ? Contrex, sponsor officiel de votre festival. On pourrait pas avoir du Weight Watcher pour se restaurer aussi ?

 

Bref, on laisse La Femme sur sa planche à notre gauche et on file vers la grande scène. La Femme, déjà vu à Pau ce printemps, on peut se foutre de moi, mais j'aime bien, il y a certes un côté Indochine 1980 mais quelques textes noirs, une bonne présence, des refrains qui font mouches, c'est pas que des garçons coiffeurs et une pin-up, non non. Mais là on va voir les Black Rebel Motorcycle Club. Déjà vu à Garorock en juin, mais je veux bien les revoir encore la semaine prochaine. Ils avaient débordé de cette classe sombre, joué leurs meilleurs titres, le dernier album étant un peu barbant. Ils capitalisent sur les années 2000, comment leur en vouloir ? Beat the Devil Tatoo, God Damn, quel morceau ! Le set parisien est le même, avec un son plus gras. Ils n'ont toujours pas esquissé le moindre sourire, Peter Hayes n'a toujours pas enlevé son cuir, Robert Levon Been n'a toujours pas enlevé ses lunettes noires, ça briserait leur aura.

 

1236033 10151791112138851 1752456549 n          Valérie June par Victor Picon

 

Après ça, si j'avais été enfin pro, je serais allé voir Wavves et leur grunge dégueu, mais c'est loin et ma troupe va voir Patrice, un garçon que j'aime bien par ailleurs. Mais là j'écoute pas en fait, et je suis en train de m'envoyer une barquette de boulettes riz de chez les Sénégalais quand il commence à jouer Soulstorm. Hummm succulentes ces boulettes. Maintenant j'ai un peu peur. C'est l'heure de Nine Inch Nails, un des groupes mythiques de ma génération que je n'ai jamais pu écouter, trop violent. Je vous jure j'ai réessayé The Downward Spiral avant de venir, mais non. Je me dis qu'en live ça va passer. Et bien oui ça passe, mais pas de là à en dire quoi que ce soit d'intéressant. Cette fois, traverser le site ne m'arrêtera pas, la belle Valérie June, dont l'album Pushin' against a Stone tourne pas mal ici, a traîné sa chevelure de Médusa jusqu'à Paris, France. Elle enclenche folk avec ses morceaux les plus calmes, puis elle vire son groupe et joue toute seule, même Shotgun, qui perd un peu de son côté orageux. Les musicos, très bons, reviennent pour une partie plus électrique et le terrible You can't be told ... et c'est déjà fini. Avait-elle besoin de prouver qu'elle n'est pas qu'une chanteuse, bien que la patte du producteur Dan Auerbach est omniprésente sur le disque ? Dommage, elle avait les moyens de faire un bon gros set de blues rock mais elle a fait quelque de plus intimiste qui passe moins en festoche.

 

Pour finir on reprend une bière à 5.50 balles et on se poste très loin devant Phoenix. Les versaillais sont sympas, ils ne feraient sûrement pas de mal à une mouche, tout comme leur pop. Elle passe impeccable, un peu comme la bière à 5.50 balles, mais de là à en faire une tête d'affiche, permettez moi d'être circonspect. On monte la butte pour chercher une autre bière à 5.50 balles. Il ya là des filles qui s'amusent à se mettre du foin dans la culotte. Phoenix a fini, le site se vide aussi vite qu'un verre percé, on s'en va aussi, sous la pluie.

 


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