( Born Bad Records 2012)

 

http://www.the-drone.com/magazine/media/2012/10/wall-of-death-main-obsession.jpegOn rentre dans un bon disque psychédélique comme dans une cathédrale. On est immédiatement saisi par le gigantisme du monument, par sa démesure, ses colonnes qui semblent vouloir rejoindre le ciel, le plafond inaccessible demeure du divin. On se dit que les humains ont été fous de construire ça. Chaque son y prend une dimension extraordinaire, chaque rayon du soleil filtrant des vitraux vient percer l'atmosphère lourdement cérémonieuse. L'eau du bénitier est boueuse. Une statut représente Roky Erickson répandant sa parole sur Terre. L'orgue Farfisa joue un cantique infernal. Les hosties que le prêtre donne aux fidèles sont fluorescentes. Sur sa croix, Syd Barrett a l'air triste.

 

On ne s'en rend pas de suite compte. On rentre dans ce Main Obsession du Wall of Death comme ça, sans plus de recueillement et pourtant c'est dans ce genre d'édifice que l'on vient de pénétrer, une imposante cathédrale plantée au beau milieu du désert aride. Alors on s'arrête, on se tait, on ôte son chapeau et on ouvre grand les yeux, et les oreilles parce que ce qui s'y joue est tout bonnement impressionnant, on tombe à genou, le soleil écrasant des portes restées ouvertes dans notre dos met ce Wall of Death en lumière, et c'est mystique, c'est trippant, c'est enivrant qu'il nous envoie une tempête sonore ou une douce brise orientale. Et puis quand on lève les yeux, on aperçoit le majestueux ange noir qui trône. Plus que la mort, il amène ici l'inspiration.

 

Oui et non. Quand on débarque, il est facile de voir dans ce groupe de parisiens des neveux des Black Angels et injuste de prendre ce Main Obsession comme une simple mise en bouche à Indigo Meadow, l'album des Texans à venir très prochainement, on les sent pourtant omniprésent mais gare aux entrées copieuses qui laissent repu pour la suite. D'ailleurs ces derniers ne s'y sont pas trompé, Wall of Death fera leur première partie sur leur tournée américaine, ils joueront aussi à la grande messe du genre, au Austin Psych Fest. La preuve, si besoin en est, qu'on est dans les hautes sphères.

 

 

Ecouter Main Obsession ici.

A lire chez Gonzaï .

 


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