http://cdn.stereogum.com/files/2012/10/Chelsea-Wolfe-Unknown-Rooms.jpgCette nuit là, votre voiture tombe en panne en pleine tempête de neige. Vous apercevez une lumière un peu plus haut, et bravant le blizzard, vous arrivez jusqu'au manoir des salles inconnues. C'est absolument bateau comme introduction à un film d'épouvante. Vous poussez pourtant la lourde porte d'entrée, pénétrez dans le salon où vous attend un feu de cheminée. Vous mettez à sécher vos affaires et vous affalez dans le vaste fauteuil. La maison est évidement hantée, une voix lancinante souffle dans les rideaux et les fait voler, elle dit s'appeler Chelsea Wolfe, elle a habité ici. Puis il y a des violons qui sanglotent dans la cheminée et fait crépiter le feu et de lourds instruments à vent qui manquent de l'éteindre. La voix parle de son enfance dans les Appalaches, puis dit qu'elle est morte avec vous, en vous regardant. Elle parle ensuite de son amour dans une marche funèbre, il a dû être brûlé vif par des villageois il y a bien longtemps comme hérétique. Rien de gaie ou de réjouissant, mais complètement ensorcelant. Alors vous vous levez et parcourez les différentes pièces du manoir, entre toiles d'araignée et fleurs fanées, à la recherche de Chelsea Wolfe, cette fille doit être une beauté glaciale, une grande brune au visage blême et aux yeux bleus pâles plein des malheurs qu'elle a dû connaitre dans sa vie. Vous progressez à la lueur d'une bougie quand la musique se fait plus inquiétante, quelqu'un scie peut être du bois dans le grenier, alors qu'à côté, c'est un piano disloqué qui joue. Il est temps de faire demi tour et rejoindre le soleil qui vient de se lever.

 

Unknown Rooms, troisième album pour la Californienne qui nous livre un nouveau recueil de chansons pour l'hiver. Elle n'a toujours pas goûté au soleil et à la douceur de vivre de son pays. Par contre, elle a abandonné sa face bruitiste qui venait violenter l'auditeur une fois l'avoir séduit. Elle gagne donc en cohérence et le disque souffle dans la même direction du début à la fin. Il se dit acoustique mais n'est pas dépouillé pour autant, il est riche et digne dans la tristesse. Il s'écoute et s'apprécie une fois  arrivés ces jours où la nuit tombe vite, le vent fouette le visage, où le soleil est pâle.

 

 

 

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