Précédemment (part1), j'avais décris ma chute dans cette drogue moderne qui s'appelle Candy Crush Saga, j'avais appelé à l'aide, annonçant que si l'article atteignait les 1000 likes sur Facebook, je désinstallais l'application Android pour HTC je sais pas combien. Il a eu 63 likes. Je vois que je peux compter sur vous.

 

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Alors inlassablement, j'ai continué mon entreprise de destruction de sucrerie. Sous la couette au réveil, aux toilettes, durant ma pause déjeuner, en cuisinant, bref dès qu'une vie se générait. Car Candy Crush Saga, c'est la vie éternelle qui ne s'éteint que le temps d'une demi-heure puis revient, tel le Phoenix renaissant de ses flammes, en moins spectaculaire, il est vrai. Je me suis découvert un ennemi que je n'aurais pas suspecté, le chocolat qui se propage sournoisement sur les bonbons, qu'on ne peut plus casser du coup, comme le cholestérol dans les artères d'un joueur de Charcuterie Crush Saga. C'est un coup dur en période de Noel. Mais il en fallait plus pour m'arrêter, je traversais des mondes au nom écoeurant genre Océan de Chewingum ou Prairie de Guimauve, faisais face aux nouvelles difficultés, aux défis demandant plus de réflexion. J'avais fait du chemin depuis mon arrivée, mais mon émerveillement était toujours intact face à la combinaison de bonus et le feu d'artifice sucré qui en résultait. Féérique. Je patientais une journée durant en attendant qu'une mission se débloque et j'étais au rendez vous. J'ai fait ça en cavalier solitaire, j'ai toujours eu horreur de solliciter l'aide de mon prochain, alors je n'ai jamais demandé de vie sur Facebook, il faut savoir se satisfaire de ce que le Seigneur nous offre.


 Un beau jour, au restaurant d'entreprise, la discussion entre collègues en est venue à Candy Crush Saga, prudent j'ai laissé parler, personne ne savait pour ma dépendance. Et là, j'ai su que je n'étais pas tout seul. Mieux, que ma consommation n'avait rien à voir avec celle de certains. Des gens, lorsqu'ils se réveillent la nuit, saisissent leur téléphone et lancent l'appli. Des gens n'en dorment pas tellement ils en sont obsédés. Et j'ai vu que le web regorgeait de témoignages, de gens qui jouent tout le temps, pendant l'amour, sous la douche. Des chirurgiens en pleine opération à coeur ouvert, des pilotes d'avions pendant le vol, des garagistes en vidangeant votre voiture. Et bien mieux. Mais le pire, ce qui m'a choqué ce jour là. Des gens, lorsqu'ils n'ont plus de vie, avancent l'heure de leur téléphone, de deux heures par exemple, pour en régénérer ! Bonté Divine ! J'avais bien l'impression que le temps avançait vite en jouant, mais eux l'accéléraient sciemment ! Les inconscients, dans leur trip acidulé, ont déglingué l'horloge, mélangé les fuseaux horaires ! La radio évoquait le cas de junkies qui avaient commençé à jouer début 2013 et qui avaient maintenant 30 à 35 ans de plus. Kronos, descends de l'Olympe où je leur plante une fourchette derrière la nuque, ils ne respectent même plus le fil de la Vie !

 

 

 

 Ce jour là, que je sais pas si je dois bénir ou haïr, j'ai compris qu'on était allé trop loin, et le soir, je n'y ai pas joué avec la passion habituelle, l'envie dévorante de voir plus loin. D'ailleurs j'ai coincé sur un monde qui n'avait rien de particulier. Et le lendemain soir, je le même coup de tête qui m'y avait fait goûter la première fois, j'ai désinstallé Candy Crush Saga. Alors les premiers jours, ça n'a pas été évident, j'étais debut au milieu de mon appartement sans savoir ce que je devais faire. Et maintenant, ça va.


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